INVENTAIRE TOPONOMYQUE ET ANALYSE ANTHROPOLOGIQUE DE LA COMMUNE DE SUDDACARÒ

Remerciements

Ce travail a été entrepris grâce à l’aide de plusieurs personnes, qu’elles trouvent ici toute notre
reconnaissance. Nous remercions particulièrement :

Monsieur le maire, Jean-Jacques Bartoli, pour nous avoir confier cette étude et pour son intérêt pour le
patrimoine de sa commune.

Madame Marie-Paule Langiani, conseillère municipale et enseignante de Langue et Culture Corses,
qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine linguistique de la Corse, à l’initiative de cette étude
toponymique sur la commune de Suddacarò.

Nos informateurs, pour leurs connaissances et leur aimable accueil, messieurs :

ARRII Charles
BURESI Simon
CESARI Joseph
MONDOLONI Antoine (di a Coppia)
MONDOLONI Alex
NICOLAI Dominique

Présentation de l’étude

Cette étude a pour but de collecter et d’analyser les toponymes de Suddacarò. Les toponymes nous
disent l’histoire oubliée de cette terre, les croyances, les connaissances de ceux qui l’ont arpentée, et
cultivée. Nés de leur sueur et de leur sang, ces toponymes portent la mémoire des lieux, ils sont sur le
territoire l’écriture d’une Histoire orale, fragile et tourmentée, aujourd’hui en partie effacée par un
XXe siècle apocalyptique qui a désertifié les campagnes et poussé les Corses à l’exil. Oubliant leurs
racines, oubliant leurs ancêtres, leurs devoirs et leur héritage, ils ont fui la pauvreté, une vie dure,
emportant avec eux tous les savoirs, toutes les traditions, nous coupant ainsi d’une vieille civilisation
dont la terre et l’homme étaient le livre. Intimement mêlés à la nature (inghjumilati), à leur territoire,
par les récits, les gestes et les savoirs, ils étaient les gardiens d’une culture très ancienne.
Ce rapport accompagne une base de données réalisée avec le logiciel SIG MapInfo. Les SIG
permettent de reporter diverses couches d’informations géoréférencées afin de les mettre en relation.

Le plan terrier :
En 1770, dès les lendemains de la conquête, la France lance un vaste inventaire du potentiel de l’île.
Le but clairement défini est de pouvoir y installer de nouvelles populations. Le plan terrier comporte
39 rouleaux et des volumes qui détaillent le potentiel et l’inventaire du territoire. La communauté de
Suddacarò et de Calvesi, est portée sur le rouleau 34 et décrite dans le volume 12.
Le plan terrier est reporté sur une seule couche, composée d’informations extraites et comparées afin
de voir les variations du cadastre napoléonien. Il est reporté en italique et en marron. Les maisons
et moulins de cette époque sont en violet. Les fontaines sont des ronds bleu foncé.

Le Cadastre napoléonien :
Dans un premier temps, le cadastre napoléonien, élaboré pour Suddacarò en 1867, a été reporté sur la
carte IGN au 25/1000e de la région à l’aide du logiciel SIG (MapInfo). Le cadastre du XIXe est
décomposé en plusieurs couches:
– aires à battre le blé, représentées par des ronds verts
– bâtiments ruraux, habitats (rectangles rouges), moulins (triangles rouges)
– fontaines (ronds bleu clair)
– chemins en rose ou en violet lorsqu’ils relient les régions entre elles
– les toponymes sont reportés en noir exactement sur les parcelles qu’ils occupent
– les églises sont des rectangles bleu foncé surmontés d’une croix, lorsqu’elles sont localisées
avec précision, ou par un tracé des contours des parcelles, bleu foncé lorsque seul le toponyme indique
leur présence.
Comme le plan terrier, le but est également d’inventorier les biens, les propriétaires, les limites des
communes, afin de bâtir les registres permettant le prélèvement de l’impôt. Des géomètres dresseront
ainsi des états des lieux très précis, répertoriant les cultures, classant les terres en fonction de la nature
des cultures, des forêts, des marais ou des terres incultes. Ils relèveront aussi les aires à blé, les
fontaines, les moulins, toutes constructions en dur, les chapelles, églises, les cimetières, les
tombeaux… Les toponymes de l’état des sections de 1867 sont retranscrits en noir.

L’enquête orale :
Des enquêtes orales ont été effectuées auprès de plusieurs personnes détenant la mémoire du village.
Lors des enquêtes orales, nous les avons également questionnés sur la « mémoire des lieux ». Ils nous
ont raconté leurs souvenirs concernant l’occupation des lieux. Les toponymes sont retranscrits en
gras et en rouge.

Le territoire étudié :
Suddacarò, est une commune de la basse vallée du Tàravu. Au XVIe siècle, elle faisait partie de
l’ancienne pieve de Valle, avec les communes actuelles d’Ulmetu et de Casalabriva et dépendait du
Diocèse d’Aiacciu. Cependant la composition des pieve dans cette région semble avoir fortement
flluctuée. Avec la pieve de Cruscaglia, qui était composée des communes (actuelles) de Pitretu
Bicchisgià, Macà Croci, Arghjusta Muricciu et Livesi, elle faisait partie du fief d’Istria. Le château
principal de ce fief se dressait sur une crête qui domine le village au sud-est. Les ruines sont toujours
visibles.

Son territoire s’étend sur 23,29 km2. Le village se dresse environ 450 m d’altitude.

Il se compose de deux unités villageoises anciennes qui ont été regroupées en une même commune :
Suddacarò et Calvesi. Chacun des villages, possédait au XIXe siècle son église paroissiale.

Le sommet le plus haut, u Monti Rossu, se situe à 816m d’altitude en limite communale avec Ulmetu

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