L’EAU

L’eau indispensable à la vie, au bétail, aux cultures, aux hommes, tient une place importante dans la toponymie. Le territoire de la commune est très riche en fontaines, du moins sur le plan cadastral de 1867, où 33 fontaines et sources sont reportées. Le plan terrier, fin XVIIIe, reporte 19 fontaines sur le plan. Dans le volume n°12, il précise les débits et les particularités des plus importantes. Il note que dans le village de Suddacarò, « Les fontaines sont bonnes et abondantes ». Ainsi que celle de Calvesi : « les fontaines de Calvesi : Les eaux sont bonnes et abondantes et l’air y est bon ». Il détaille ensuite plusieurs fontaines :

  • « Les fontaines de Macore et Felicaje ne manquent jamais d’eau mais sont très faiblesen été ».
  • « La fontaine Boturello donne en aout 10 lignes cubes d’eau très bonne ».
  • « La fontaine al Poggio très bonne produit 8 lignes cubes d’eau ».
  • « La fontaine Orsello est très bonne et très abondante en tout temps ».
  • « Les fontaines Porcilelli et Canavajo donnent chacune 4 lignes cubes d’eau trèsbonne en août ».
  • « La fontaine Fontanaccia de médiocre qualité ne tarit jamais ».
  • « La fontaine Pantano de bonne qualité produit 3 lignes cubes en septembre ».
  • « La fontaine Varcajolo donne en août 3 lignes cubes d’eau très bonne. Le ruisseau aun volume d’un ½ pouce cube en août ».
  • « La fontaine de Compolari donne en août 6 lignes cubes d’eau très bonne ».

La source thermale de a Ghjunca :
Elle se situe au sud de Campu Stèfanu, et en contrebas du dolmen de a Bocca di a Stazzona à environ 200m, au fond d’un petit vallon. Il s’agit d’une source sulfureuse, sodique, froide. Selon Joseph Cesari, elle était réputée pour guérir les eczémas, les ulcères, les maladies de peau mais aussi les maladies vénériennes. Ils la buvaient aussi pour se désinfecter les intestins. Certains faisaient une décoction en y faisant macérer des gousses d’ail. Elle est cicatrisante même en cas d’eczéma sévère.
Selon Charles Arii, les personnes ayant des ulcères à l’estomac ne devaient pas la boire. Il se souvient qu’autrefois on racontait qu’une personne ayant un ulcère grave était mort après en avoir bu. Il ajoute cependant, que les bergers installés dans le voisinage la buvaient tous les jours.
La proximité de cette source réputée avec des sites majeurs et en bordure d’un sentier très ancien, fait qu’elle était vraisemblablement fréquentée depuis la préhistoire, peut-être même depuis le Mésolithique, car l’abri sous roche de Campu Stèfanu, où ont été découverts les squelettes les plus anciens de Corse, se trouve environ 300m de là.

Plan terrier rouleau 34. Fin XVIIe

Eau

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